Fleur de Buvard

C’est déprimant de les voir ainsi. Mes mains sont toutes froides, desséchées, assoiffées. Elles ont pris dix ans en deux jours. Agacée, je me lève et me dirige vers le tube de crème qui trône sur la table de nuit. C’est de saison : mes mains réclament leur dose de gras à corps et à cris… et la célèbre dépression saisonnière me guette.

Posé à la sortie de la chambre, le miroir m’observe d’un œil critique. « T’as vu ta dégaine ?! Non mais sérieux, tu t’es vu ? » Emmitouflée dans mon costume d’hiver - jogging xxl et robe de chambre en polaire - je ne ressemble vraiment pas à grand chose. Voir même à rien. Soupir… Et voilà, c’est parti pour six mois de fraîch’attitude.

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L’Attente par Antoine Wiertz (1844)

Nous sommes vendredi, vous avez vu ? Et pas de fiction.

Je sais vous êtes désespérément triste…

Le problème c’est que j’ai une suite… qui ne me va pas du tout. Berk ! Caca ! Donc, vous pourrez lire la suite quand j’en aurai trouvé une autre, une bien mieux.

Allez, pleurez pas, c’est pas si grave !

Et puis vous êtes habitués non ? Je veux dire, après tout, c’est comme ça que nos chaines tv traitent nos petites séries adorées. (Heu… ! Ça se sent que ça m’exaspère ?)

« Mais puisque je vous dis que je fais le vide, que je suis tombée dans le toujours moins, et tout, et tout ! »

Ne relâchez jamais votre vigilance, jamais ! Sinon…

Un jour un homme a frappé à ma porte. Ce jour là, je me suis fait eue. J’étais fatiguée peut-être, je ne sais plus. Je me souviens juste de la blondeur de ses cheveux et de sa dégaine de commercial décontracté. Ce jour là, je me suis laissée fourguer une carte France Loisirs. Oh my god !

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Oui, je chante. (Mais là n’est pas le sujet du jour… un peu de concentration que diable !)

Entre chez moi et ma chorale, donc, il y a 5  ou 6 km, à faire de nuit, sur une route nationale. J’avoue que le vélo dans ces conditions ça me tente moyen. Et les bus à cette heure-ci y’en a plus.

Me voilà donc partie à la pêche à la ligne version « est-ce que, par hasard, un membre de la chorale habiterait près de chez moi ? » Deux mails et un coup de téléphone plus tard, il est apparu qu’une des choristes habite à deux rues de chez moi. Mieux, elle passe de toutes façons devant ma porte pour s’y rendre.

Donc pour la chorale, le covoiturage prendra donc le relai. (En plus ça motive les jours où on se sent fatigué et que la bof attitude commence à nous gagner. )

Le no-voiture passe donc le test de la chorale haut la main. Et moi, je commence à admettre que - peut-être - l’envie de vivre sans voiture n’est pas si irréaliste que ça. Je commence… seulement.

« Je ne l’ai pourtant pas éduqué comme ça ! » Qui n’a jamais entendu cette petite phrase ?

J’aime beaucoup cette vidéo parce qu’elle pose la question qui fâche : « En êtes-vous sûr ? »

…

…

On a tous tendance à l’oublier : les enfants sont plus sensibles à notre exemple qu’à nos mots. Plongés dans l’hypocrisie d’un perpétuel « fais ce que je te dis, pas ce que je fais », nous nous complaisons dans l’ambition parentale du « je ne suis pas parfait, mais toi tu dois le devenir ». Nous parvenons même a nous persuader que nos faits et gestes n’auront que peu d’influence sur leur comportement… à partir du moment où ils sont bien éduqués !?

Notre capacité à occulter l’évidence, parfois, me laisse sans voix !