Ailleurs
L’écriture m’emporte ; crayon contre feuille de papier les mots se bousculent et les contours d’un ailleurs se dessinent. Par petites touches, un nouveau monde se précise, un monde qui n’appartient qu’à moi, plein d’incertitudes, de ratures et de changements de trajectoire… je plonge avec délice. Ou pas. Me voilà obnubilée, enchainée, parfaitement déconnectée. La réalité m’attendra bien !
Descente
Le contre-coup me rattrape. Je n’aspire plus qu’à dormir. Fermer les yeux, déconnecter, ne plus être là… mais j’ai trop dormi déjà, et le sommeil me fuit. Je me sens si fatiguée pourtant !
Alors je erre, je tourne en rond, passant et repassant devant ce paquet de chips qui me fait de l’œil. L’envie de manger m’envahit, mais je n’ai pas faim. D’ailleurs, l’idée seule de cette masse pâteuse et salée envahissant ma bouche me fatigue et m’assoiffe.
Je me sers un verre d’eau. En bois la moitié. C’est frais, c’est bon, c’est calme. C’est si calme ici ! Je me sens seule, mais je n’ai envie de parler à personne en particulier. Alors je m’assoie et je reste là, les pieds nus sur les dalles rugueuses, écoutant les bruits de la nuit, la tête pleine de cafards, et l’âme transpercée de vide.