Jet lag… sans quitter mon home sweet home
18h30. L’Homme part se coucher. Cette nuit, il se relèvera à 23h. Début du travail : minuit.
La nuit dernière, 2h du matin. L’Homme, fraîchement réveillé, habillé, émerge devant son petit déjeuner. Assise en face de lui, vêtue de mon pyjama, je laisse mon regard fatigué se noyer dans ma tasse de tisane. Je suis contente. Le chien, vieux, un peu sénile sur les bords, s’est enfin calmé ; il ne chouine plus, n’aboie plus, ne fait plus les cent pas autour de la table, ses griffes ne cliquettent plus sur le carrelage. Je vais enfin pouvoir dormir !
13h aujourd’hui. La maison est calme. Tout le monde dort.
20h hier. Je me réveille. Mon repas m’attend, l’Homme est en peignoir, dans 15min il sera au lit… et moi drôlement bien réveillée.
16h avant hier. L’Homme vient de rentrer du boulot. Je l’ai attendu. Nous voilà donc en plein repas de midi.
17h30 aujourd’hui. Repas du soir. L’Homme, déjà en tenue de nuit, partira se coucher juste après.
Complètement déphasée je suis !
Par exemple, là, tout de suite, il est 1h du matin. Nous avons pris notre petit déj’ il y a de cela deux heures. À 23h, donc. l’Homme parce qu’il venait de se lever pour aller au travail, moi parce que le souper de 17h30 se faisait un peu lointain. Maintenant Monsieur est au boulot et moi… mon cerveau est en ébullition : six textes au moins qui s’entrechoquent dans ma tête. Non mais sérieux, c’est une heure pour une frénésie créative ? D’un autre côté une frénésie créative deux heures après le petit dej’, c’est normal non ?
Heureusement que l’alternance jour, nuit est encore là… dehors. N’empêche, je vous le dis : il est temps que ça s’arrête tout ça ! Les horaires pas possibles de l’Homme pour livrer à temps bûches de Noël et galettes des Rois, le froid qui m’empêche de mettre le chat dehors pour la nuit (3h30, c’est l’heure à laquelle il lui prend l’envie de venir me ronronner dans les oreilles, toutes les nuits !), le chien qui, aussi déphasé que moi par l’infiltration de jour dans la nuit et de nuit dans le jour n’en peut plus de se mettre à japper au milieu de la nuit en guise de « ce repas, ça vient ?! »…
Entre l’explosion de tout timing régulier et les agents extérieurs qui me privent du loisirs de pouvoir dormir à ma guise, je suis exténuée, lessivée, vidée.
Voilà un bon mois que je n’ai pas dormi plus de 3h d’affilée. Mon cerveau ne sait même plus ce qu’est un sommeil profond. Toujours en mode alerte qu’il reste mon cerveau, à guetter le cliquetis des griffes du chien qui sonnent comme une seule phrase, toujours la même : « coucou, moi réveillé, si toi pas m’ouvrir la porte dans les trente secondes, moi pisser par terre ! » (et marcher dedans, et tout bien étaler partout avant de retourner me coucher… un vrai bonheur ! )
Je peux même pas le mettre dehors pour la nuit le machin : mon jardin - qui n’est pas vraiment mon jardin mais celui de ma propriétaire - n’est pas clôturé ; le chien, vieux, n’y voit plus grand chose et n’entend presque plus rien… par contre les pattes, elles elles fonctionnent, ça oui ! … si je le laisse dehors seul, dans le noir toute la nuit, c’est sûr au petit matin… le problème aura disparu. Et attaché ? 17 ans, pas habitué… je suis pas sûre que la propriétaire apprécie trop le concert… et puis, ça caille quand même pour un presque centenaire !
Je me souviens plus. C’est comment la vie quand on dors 8h par nuit, levée tous les jours à la même heure et repas devant le journal télé ? Une vie avec des repères temporels, je veux une vie avec des repères temporels !!!!!!
Et des nuits de huit heures ! Voir neuf.
Et des frénésies créatives diurnes !
Et me lever - LE MATIN - avec la sensation d’avoir bieeennnn dormi ! Profondément et tout…
Voilà, ce sera mon vœux pour 2011 : une alternance jour, nuit, jour, nuit, activité, inactivité, activité, inactivité, réveil, petit déjeuné, activité, repas de midi, activité, repas du soir, dodo… j’en demande trop ?
…
Bon, je vais vous laisser et me diriger doucement vers mon lit… remarquez, je dis ça… le chien est réveillé depuis une bonne heure, et jappe, et tourne, et chouine… c’est pas gagné ma petite dame !