France loisirs : temple de la consommation à heure fixe
« Mais puisque je vous dis que je fais le vide, que je suis tombée dans le toujours moins, et tout, et tout ! »
Ne relâchez jamais votre vigilance, jamais ! Sinon…
Un jour un homme a frappé à ma porte. Ce jour là, je me suis fait eue. J’étais fatiguée peut-être, je ne sais plus. Je me souviens juste de la blondeur de ses cheveux et de sa dégaine de commercial décontracté. Ce jour là, je me suis laissée fourguer une carte France Loisirs. Oh my god !
Au départ, on t’explique qu’avec cette carte, toi qui aimes lire tu auras droit à des réductions sur les livres. Là tu te dis : pourquoi pas ! Et tu signes… ton arrêt de mort.
Moi qui prends d’habitude un réel plaisir à ramener un nouveau livre chez moi, à le sélectionner avec soin après avoir consulter les avis des lecteurs via Internet, à dénicher celui qui fera mon bonheur pour la saison… mon rendez-vous trimestriel avec France Loisirs tient plutôt du supplice. France Loisirs, ça me gâche le plaisir de lire. Si on fait le compte, France loisirs c’est :
- des éditions spéciales France Loisirs… uniquement,
- des prix hors de prix (les poches ils aiment pas ça, et le peu qu’ils ont ils les vendent à 10€ !),
- un catalogue tellement minuscule, que tu trouves jamais rien ni d’original, ni de vraiment intéressant : seulement des champions de la vente et des passe-partout. Et ça, quand on aime lire, c’est pire que tout parce que ça te coupe de toutes possibilités de découvertes émerveillées. Berk !
- l’obligation d’acheter un truc (qui ne te plait qu’à moitié donc et que tu paies plus cher qu’ailleurs donc) tous les trois mois. Sinon, France Loisirs décide pour toi et t’envoie une sélection spéciale qui te plumera de 30€ environ.
Vous l’aurez compris : je suis super contente de faire partie de ce club de la consommation forcée à heure fixe !
Quand l’homme est venu, il a dit un truc du genre : « depuis quelque temps, on a moins de clients, pourtant nos services sont toujours aussi bons. » Messieurs de chez France Loisirs, moi je peux vous dire que passer les deux ans minimum obligatoires, je vous la rends votre carte !
Bon maintenant, la question qui fait mal : pourquoi, mais pourquoi cet argument des prix réduits a-t-il fait mouche au point de court-circuiter mon aversion pour ce genre de carte/club ? aurais-je si peur de manquer d’accès aux livres, à la lecture, à la culture ? Je suis pourtant cernée de bibliothèques, de médiathèques, d’amis lecteurs, de club de lecture… alors quoi ? Je ne peux même pas accuser la publicité de me bourrer le mou sur ce coup là !
Ne relâchez jamais votre vigilance, jamais ! Sinon…
P… deux ans !
…
PS : mon côté petit journaliste me dit que, sur ce coup là, il est plus réglo de respecter la règle de la neutralité. Il existe des critiques positives du Club France Loisirs. Un exemple : ici.