Une manœuvre délicate
Certaines décisions sont faciles à prendre…
« À partir d’aujourd’hui, je travaille moins, je prend le temps de faire du sport, mon blog, d’aller voir mes amis, etc. »
… à appliquer, beaucoup moins !
Me voilà donc assise en face de l’associée. Nous sommes lundi matin. Je rentre tout juste d’une semaine de vacances prises un peu à l’improviste. Le moment est idéal pour lui faire part de ma décision : en faire moins, prendre du temps pour moi, réserver moins de temps et d’énergie à notre entreprise émergente.
Je suis parfaitement consciente qu’elle n’appréciera pas. Oui, je connais sa conception idéale du chef d’entreprise : être toujours présent, toujours joignable, ne pas compter ses heures, faire ce qu’il y a à faire… en un mot : faire les sacrifices qui doivent être fait !
Seul problème, cette conception du bon chef d’entreprise n’est pas la mienne. Pour moi, un bon dirigeant travaille avant tout avec plaisir, en accord avec ses principes et son rythme personnel. Il met un point d’honneur à respecter ses engagements, à commencer par ceux qu’il prend envers lui-même et ses proches. Enfin, un chef d’entreprise doit savoir définir un cadre : ce qu’il veut donner ou non à son entreprise, ses capacités, ses besoins, ceux de ces collaborateurs… et s’y adapter le plus concrètement et le plus rationnellement possible.
Alors que fait-on ? De nos deux visions des choses, y en a-t-il une bonne et une mauvaise ? Peut-on continuer à avancer main dans la main, tout en marchant chacune à notre rythme ? Existe-t-il un moyen pour faire de cette différence une complémentarité, donc une force ?
Je n’ai pas encore de réponse à ces questions. À l’heure actuelle, je peux seulement dire que nous avons toutes deux laissé quelques plumes dans la bagarre : l’associée s’est sentie comme abandonnée. Ma tendance à ne pas placer l’entreprise dans mon top priorités l’amène à s’interroger sur ma fiabilité et la réalité de mon engagement moral dans l’entreprise.
Pour ma part, je me suis subitement retrouvée face à quelqu’un qui discute mes rêves et mes choix de vie, qui m’explique que mon ressenti n’est pas ce qu’il devrait être… une pure dénégation de tout ce qui fait que je suis moi et pas le simple clone ou pantin de quelqu’un d’autre.
Blessures, incertitudes et désillusions viennent donc de faire leur entrée dans notre relation. Tel un couple, nous venons de sortir de l’étape fusionnelle, pour entrer dans la période réservée à l’affirmation de soi ; une manœuvre délicate pour les couples amoureux, facilement explosive pour de “simples” associées.
26 juin 2008 à 7 h 43 min
pas facile en effet… faut trouver un compromis et que les deux soient prêtes à comprendre la philosophie de l’autre…
si tu veux en papoter…
bisous,
bonne journée